Ce chapitre est destiné à vous
présenter le sens caché ainsi que la symbolique présente
au sein de chaque rune. Je tiens à préciser que le sens que je
vais décrire est une tendance générale, il appartient à
chacun de se faire sa propre opinion au contact d'une rune. Ceci implique que
toute interprétation d'oracle runique doit se faire à partir de
perceptions ; les runes ne sont que la matérialisation de ces perceptions.
Si vous vous laissez tenter par l'oracle runique, vous constaterez que vos sensations
et déductions s'affineront avec l'usage...
Les différents alphabets
ou Futhark
Le premier alphabet runique, le Futhark
appelé aussi ancien Futhark,Futhark germanique
et à tort Futhark scandinave, est né avec la civilisation chrétienne
et fut utilisé jusqu'au VIII° siècle. Cet alphabet comporte
24 caractères, 3 groupes de huit runes, et son nom est composé
des initiales des six premières lettres de cet alphabet : Féhu
ou Feoh, Uruz ou Ur, Thurisaz ou Thorn, Ansuz ou Ansur, Raidho ou Rad et Kenaz
ou Kenn. En fonction des différents alphabets, l'orthographe diffère
quelque peu, mais la signification générale reste la même.
Ancien futhark constitué
de 24 caractères
Ce premier alphabet fut modifié et donna
naissance au Futhark récent ou Futhark nordique ou
encore Futhark scandinave, composé de 16 caractères.
Cet alphabet fut utilisé de l'an 800 à l'an 1050. Les rares traces
existantes sont des inscriptions funéraires.
Futhark nordique constitué de 16 caractères
Puis de l'an 1050 à 1450, un troisième
alphabet, leFuthark anglo-saxonou
Futhark frison, composé de 33 caractères, vit le jour.
C'est ce qu'on appelle la version anglo-saxonne des alphabets runiques.
Futhark anglo-saxon constitué de 33 caractères
Les deuxième et troisième alphabets
sont en fait des dérivés de l'ancien Futhark. L'ancien Futhark
est l'alphabet dit le mieux adapté à l'art divinatoire runique
et est aussi considéré comme le plus précis. Pour ma part
j'ai découvert l'ancien futhark et il m'a "envouté"
de suite, c'est donc exclusivement sur celui-ci que je travaille.
Dans l'ancien Futhark, les runes sont au nombre
de vingt-quatre auxquelles on ajoute une rune "vide" représentant
Odin. Ces vingt-quatre runes sont divisées en trois aettir,
ou familles de huits runes dédiées chacune à une divinité
:
Aettir de Frey, dieu de la Fertilité,
de la Paix et de l'Abondance. Cet aettir est dédié au corps
et au monde matériel.
Aettir de Heimdall, dieu de la Lumière
et du Feu. C'est l'aettir du Wyrd, autrement dit du destin, et de l'âme.
Aettir de Tyr, dieu de la Guerre et de la Victoire.
C'est l'aettir de l'esprit et de l'illumination.
La principale source d'informations sur la signification
à la fois spirituelle et matérielle des runes est le Poème
runique anglo-saxon. Ce poème est l'unique "documentation"
écrite sur l'emploi et le symbolisme des runes. D'autres écrits
comme Hávámal-Les dits du Très Hauts, Sigrdifumál
et le Lai de la lance traduits par Régis Boyer dans son ouvrage
Les Religions de l'Europe du Nord permettent d'expliquer tout la symbolique
autour des runes. J'étudie d'ailleurs ces écrits ainsi que leurs
origines afin d'affiner mes connaissances et ce dossier.
En ce qui concerne le poème runique anglo-saxon,
la première traduction en anglais moderne date du début du XVIIIème
siècle. "Les moines qui ont traduit l'original du vieil anglais
en latin peuvent avoir altéré son contenu païen. Il y a des
références et des allusions dans le poème qui manifestent
une influence chrétienne évidente. Dans la version [...] présentée
ici, nous avons tenté d'expurger les influences chrétiennes et
de le repaganiser conformément à sa première version. Nous
l'avons aussi traduit, dans la mesure du possible, sans perdre le sens original,
dans une langue moderne" (d'après Runes,
Pratiques et interprétations de Michael HOWARD p. 85)
Le poème qui va suivre est donc extrait
de la traduction francaise de ce livre. Malgré la qualité de la
traduction, certaines finesses et subtilités des langues sont intraductibles,
ce qui altère un peu l'interprétation de chaque rune. Dans quelques
temps je présenterai donc en parallèle la version en anglais moderne
et en francais.
Poème runique anglo-saxon
Voici donc ce poème dont chaque vers
est relatif à une rune. Il représente en quelque sorte la quête
du chercheur spirituel. Vous pouvez cliquer sur les runes pour faire apparaitre
la description de celle-ci.
La fortune est une consolation pour
chacun
Mais il doit la partager, celui qui espère
Tirer au sort son jugement devant les dieux.
Le buffle sauvage est courageux, pourvu de hautes cornes,
Fier combattant, il parcourt la lande.
L'épine est très acérée
et peut blesser
Quiconque vient sur ce buisson.